L'AIRE DE RIEN
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Karnaval der Kulturen, Berlin

dimanche 27 mai 2007, par Christophe, Isadora Khan

Sous la pluie, la longue parade des chars du carnaval s’est déployée dans Berlin.

Berlin ville grise, ouverte.
La transpiration sort par les portes des clubs baignés de musique, bien plus que par les pores des peaux baignées de soleil.
La liberté sexuelle y est vie intime et affichée.
Le déguisement y est une identité : punk, queer, businessman ou ouvrier.
Berlin, donc, aime le carnaval.
Le carnaval des cultures.
Chacun descend dans la rue, regarde le spectacle, boit de la bière et mange une saucisse.
Des chars naviguent toute l’après-midi de pluie, en rythme, en travestissement, en mouvement.
Glissants sur le bitume, ils sont la houle de la foule.
Les caravanes passent, le public acclame.
Promenade à pied à l’autre bout du monde qui habite à l’autre bout de la rue.
Des sambas brésiliennes remuent les couleurs, des guatémaltèques agitent des songes bariolés, des basques appellent à la cloche et à la flûte des moutons lointains, des africains tannent l’asphalte de leurs pieds nus, pour secouer la terre de l’autre côté.
Les danseurs thaïlandais, dans une perfection ultime du doigt, chassent le dragon et le défie comme un paon avec sa roue, dans d’étrange cliquetis de cymbales.
Les femmes des îles pacifiques avancent comme des crabes et se déhanchent comme des chattes. De jeunes écologistes font la mascarade du monde qui tue le monde.
Et de défilé en défilés, des plus médiocres aux plus soignés,
c’est à la rue qu’on offre le spectacle, c’est elle son meilleur réceptacle.